Vision SLA : le roadster compact de Mercedes-Benz qui ne vit jamais le jour
En janvier 2000, lors du Salon de l’automobile de Detroit, Mercedes-Benz dévoile la « Vision SLA », un concept de roadster compact basé sur la Classe A. Pensé pour capturer l’essence de la légendaire série SL et l’adapter au segment des petits véhicules, ce prototype allie agilité, plaisir de conduire et design novateur.
Un design avant-gardiste inspiré par les icônes Mercedes-Benz
Avec ses dimensions réduites – seulement 3,77 mètres de longueur – le Vision SLA promettait une conduite agile, tout en s’inscrivant dans une lignée stylistique évoquant les Flèches d’argent. Les lignes puissantes de sa carrosserie, son pare-brise incliné et ses ailes profilées annonçaient les codes esthétiques adoptés plus tard par des modèles comme la SLR McLaren ou la deuxième génération de la SLK (R171).
L’originalité du SLA résidait également dans ses matériaux. Mercedes avait opté pour une construction hybride combinant aluminium et plastiques de haute qualité, réduisant ainsi son poids à seulement 950 kg.
Des performances qui rivalisent avec les roadsters classiques
Sous le capot, la Vision SLA embarquait un moteur de 1.9 litre, bien connu sur la Classe A, développant 125 chevaux pour un couple de 180 Nm. Grâce à ce bloc, le roadster atteignait les 100 km/h en seulement 7,9 secondes, avec une vitesse de pointe de 209 km/h. Ces performances séduisantes étaient soutenues par un châssis optimisé intégrant des technologies de sécurité comme l’ESP et l’assistance au freinage.
Le concept intégrait également un système de sécurité innovant : en cas de collision, le moteur se rétractait sous la carrosserie pour protéger les occupants, une technologie empruntée à la Classe A.
Un intérieur minimaliste et fonctionnel
L’intérieur du SLA respirait la légèreté et la simplicité. Les sièges baquets en fibre de carbone, dérivés du Vision SLR, étaient non seulement esthétiques, mais aussi 25 % plus légers que leurs équivalents classiques. L’absence de tapis et l’omniprésence des surfaces métalliques peintes renforçaient cette impression de minimalisme. Le cuir brun foncé, utilisé sur les points de contact, apportait une touche d’élégance.
Côté instrumentation, le SLA privilégiait la sobriété : seuls les cadrans essentiels (vitesse, régime moteur, pression d’huile) étaient visibles, les autres informations étant affichées uniquement en cas de besoin.
Pourquoi la Vision SLA n’a-t-elle jamais vu le jour ?
Malgré un potentiel indéniable, le Vision SLA est resté à l’état de concept. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet abandon. Mercedes-Benz souhaitait peut-être éviter de concurrencer le Smart Roadster, lancé en 2002, et dont la longueur de 3,42 mètres s’inscrivait dans un segment similaire.
Une autre hypothèse repose sur le positionnement tarifaire : produire le SLA aurait entraîné des coûts élevés, le plaçant à proximité du SLK en termes de prix. Cette proximité aurait risqué de cannibaliser les ventes du SLK, jugé plus rentable.
Un héritage subtil mais marquant
Si la Vision SLA n’a jamais été commercialisée, elle a marqué l’évolution du design et de l’ingénierie chez Mercedes-Benz. Les innovations esthétiques et techniques qu’elle a introduites se retrouvent dans des modèles ultérieurs, notamment la SLR McLaren et la SLK de deuxième génération.
En somme, le Vision SLA incarne un « et si ? » fascinant de l’histoire automobile, une démonstration de l’expertise et de la créativité de Mercedes-Benz, mais aussi une réflexion pragmatique sur la viabilité commerciale des concepts les plus audacieux.
Photos : Mercedes Media